Souvenirs du Président-Fondateur André Roques :
L'apparition du mouvement du Lions International en Alsace-Lorraine eut lieu en 1955, année durant laquelle fut crée le Club de Strasbourg aujourd'hui dénommé "Doyen" puisque cette ville compte maintenant une dizaine de clubs. Vinrent ensuite les clubs de Mulhouse en 1957, celui de Colmar en 1959, et en 1960 le doublet de Thann et Saint-Louis dont nous allons voir les liens qui les unissent.
En réalité, le club de Saint-Louis vit des membres fondateurs se réunir de façon régulière dès le deuxième semestre de l'année 1958.
Le dynamisme du club de Mulhouse avait résolu de développer le Lionisme dans toute sa zone d'influence et avait entrepris à cet effet certains contacts discrets avec les municipalités. Celle de Saint-Louis l'avait orienté vers le rédacteur de ces quelques lignes, votre Président-Fondateur, qui en raison de cette ancienne et unique expérience, prend la liberté de s'exprimer à titre personnel. Pour rassembler le nombre requis de membres fondateurs, il fut jugé opportun d'associer la ville de Huningue, riche en implantations industrielles, et pas conséquent en dirigeants dynamiques, à l'ossature initiale d'un Club qui se voulait à la fois diversifié, désintéressé et efficace. Car il s'agissait bien de cela : regrouper des hommes compétents disposés à se mettre au service de tous et désireux de concrétiser ces sentiments d'amitié et de loyauté qui devraient le plus généralement présider aux relations entre les hommes. C'est bien là, à quelque chose près, en dehors de quelques statistiques, tout ce que nous connaissons des principes du Lionisme dont nous venions d'adopter les idéaux et les devoirs.
Tel fut le ciment qui unit au départ une poignée d'hommes de volonté et de progrès qui auparavant s'étaient peu ou pas rencontrés, et pour qui la notion de Lionisme était extrêmement sommaire. Les progrès rapides et efficaces accomplis dans le contexte et du soutien contant de notre club parrain (celui de Mulhouse) et d'une affinité spontanée au plan des sentiments comme à celui de l'action avec nos nouveaux amis de Thann qui se trouvaient dans le même état d'esprit, assureront et notre instruction et notre adhésion totale aux buts du Lions International.
Cependant, notre club, ou plus exactement nos deux clubs, n'avaient aucune existence officielle, puisque nous n'étions pas encore intégrés au mouvement international, on devrait même dire : mondial. Par tradition, cette intégration est marquée par une cérémonie au cours de laquelle, la Charte Constitutive est délivrée par les plus hautes instances du mouvement et remise au président en présence de tous les membres fondateurs, des autorités locales et des autorités départementales politiques et préfectorales, par le Gouverneur du District, pour ce qui concerne le District 103 Est.
Or à cette époque, le Gouverneur Paul Feuerbach, résidait dans la région parisienne où il exerçait des activités professionnelles très prenantes. Il fut donc décidé, que la remise de Charte aurait lieu conjointement pour les clubs de Thann et de Saint-Louis, à une date qui conviendrait à tous. Ainsi s'explique que notre anniversaire d'existence officielle (1960) soit plus jeune de deux ans par rapport à notre existence effective et active (1958).
La cérémonie se déroula donc à la date indiquée à 17h00 en l'Hôtel-Restaurant du Grand Ballon, lieu géographiquement et symboliquement élevé qui correspond bien à nos objectifs, en présence de nombreuses personnalités politiques et administratives, ainsi que de représentants des trois autres Lions Clubs régionaux. Tous les membres fondateurs m'entouraient ; leurs noms inscrits à même la Charte valent d'être cités, car ils ont été en quelque sorte des pionniers dont certains, hélas, nous ont quittés ou abandonnés.
André Roques, René Millet, Roland Wicky, Willy Reichardt, Paul Oberriether, Raoul Berger, Albert Kippelen, Pierre Lévy, Jean-Paul Wagner, Jean Montois, Joseph Hussler, Georges Strauss, Germain Ginder.
Après bien des années, je garde encore vivace et ému, le souvenir lumineux de cette fin de journée, dont l'éclat me semble-t-il fut quelque peu pâlit par la médiocrité de l'allocution que j'étais appelé à prononcer. L'ayant préparée et écrite de mes mains, je fus dans la semi-incapacité de me relire, et me troublais dans mes propos. Peut-être est-ce en ce jour, que j'ai renoncé définitivement à préparer ce que je devais dire. Peut-être est-ce aussi le Lionisme qui m'a appris, qu'il suffit de laisser parler son coeur pour être compris !
Le soit de cette même journée, un repas digne d'un tel événement nous fut servi à l'Hôtel Frantz à Uffholtz, siège choisi par Thann pour ses réunions. S'il marquait la fin d'un processus de création achevé dans la joie, il marquait aussi le début d'une longue période de travail qui a forgé l'esprit et a donné à notre Club ses titres de fierté et ses raisons d'espérer, car la tâche est immense qu'il nous faut accomplir. Mais nous en sommes dignes et capables : il suffit de vouloir et peut-être aussi d'écouter les élans de nos coeurs.
André Roques